La TDS, par Silvain
La TDS, par Silvain Ducros
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En effet, début juillet, après avoir fait la reconnaissance du parcours, je doutais de mes capacités à la terminer. Le parcours n’est pas facile, gros dénivelé avec notamment une ascension de 2000m après Bourg Saint Maurice qui fait souvent de gros dégâts, sentiers très souvent techniques, passages difficiles.
Je décidais finalement poursuivre ma préparation et j’avais de toute façon l’EDS Cenis Tour 73km début août pour valider mes capacités. L’EDF Cenis tour s’est très bien passé, en 10h57 avec un très bon finish. 34ème / 102 finishers
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J’arrive au col (6,5km) en 1h17. Je suis 1073ème. Après le Col Chercrouit, le chemin se transforme en single et fréquemment des bouchons se forment nous obligeant à nous arrêter. Certains forcent le passage sur les cotés pour gagner quelques places. De mon coté j’en prend mon parti. Je profite des paysages qui émergent de la brume. Il ne fait pas froid, pas chaud, on est bien.
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En haut du col Chavanne, s’en suit une longue descente sur une piste qui à l’avantage de permettre au peloton de s’étirer. Nous remontons ensuite au col du Petit Saint Bernard.
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La descente vers Bourg Saint Maurice est assez agréable mais longue (15km), parfois roulante, parfois plus technique. La chaleur commence à augmenter, il fera 30° à Bourg Saint Maurice. L’arrêt ravito est un peu plus long à Bourg Saint Maurice, restauration salé, soupe, sucré et je repars au bout de 15minutes. Contrôle du sac à la sortie du ravitaillement et c’est parti pour la grosse difficulté de la journée, l’ascension vers le fort de la Plate 1200m plus haut, en 5km, aucun répit dans la pente, en pleine chaleur de l’après midi.
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Rapidement on commence à voir des coureurs arrêtés, couchés sur le bord du chemin voire qui redescendent vers Bourg Saint Maurice. Abandons. Je maintient un rythme constant, dans la foulée des coureurs qui me précédent. Certains me laissent passer, je finis la deuxième partie vers le Fort de la Plate avec une concurrente française qui avance bien et nous discutons de la course, du reste du parcours, … Parler un peu ça fait du bien .
Je m’arrête quelques minutes au fort pour récupérer et recharger en eau et je poursuis l’ascension jusqu’au passeur de Pralognan . Nous aurons pris environ 2000m de dénivelé. Le passeur de Pralognan est atteint après une nouvelle montée assez difficile mais c’est la descente qui est redoutée. Une descente très raide dans les rochers. Heureusement elle est sécurisée par des cordes, des bénévoles et même des projecteurs pour la nuit. Cette descente est suivi par un parcours assez technique et se termine par 2km de piste jusqu’au Cormet de Roselend. Je suis alors 492ème. 12h51 de course.
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Le Cormet de Roselend est au 65ème km, c’est la base de vie, le ravitaillement chaud. On dispose d’un sac d’allégement pour recharger ses réserves et éventuellement changer ses vêtements ou chaussures.
Je mange bien (ce sera la dernière fois), je reste presqu’une demi heure. Départ avant la nuit pour le col de la Sausse. C’est une ascension facile. On redescend ensuite sur des zones humides sur lesquelles ont été aménagés des passerelles pour éviter d’abimer la végétation puis c’est le passage du curé. Un passage taillé dans la roche quelques dizaines de mètres au dessus d’un torrent. C’est assez impressionnant, on a pas envie de glisser sur les rochers.
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Mauvaise expérience avec la soupe et le coca, je décide de prendre un thé sucré. Bis repetita, je rend tout très rapidement. Je vais voir le poste médical et le médecin me donne un cachet d’anti-vomitif puis me désigne un lit de camp. Il me demande de m’y coucher et me donne une couverture.
Mince, je vais quand même pas arrêter là ! Au bout d’une dizaine de minute, je lui annonce que ça va mieux. Il me tend un verre d’eau que j’avale . Je ne vomit pas. En fait j’ai toujours pu boire de l’eau Il me tend un bout de pain. Je le mâche mais je n’arrive pas à avaler. Je ne peux toujours pas manger. Finalement, constatant que je peux quand même m’hydrater il me laisse partir. Je suis resté 30 minutes au ravitaillement.
Il ne reste que 24 km et une belle ascension mais tant pis, s’il faut aller lentement, j’irai lentement mais j’arriverai au bout. Je prend un bidon d’eau et un bidon de boisson énergétique pour alterner et c’est parti. Je repars prudemment mais décidé à finir la course. Je retrouve rapidement quelques coureurs dans la montée vers le Chalet du Truc, une montée facile mais malgré tout avec environ 700m de dénivelé, alternant piste et chemin dans les bois.
Je croise de temps en temps des coureurs immobiles, épuisés. On voit leur frontale au loin. Certains bougent, d’autres non, certains repartent, d’autres attendent encore. Ils savent que la dernière difficulté, l’ascension du col du Tricot ne va pas être facile. Finalement, je n’avance pas si mal que ça, je redouble des coureurs et j’arrive bientôt au pied du col du Tricot. Ce col, c’est 2km, 600m de dénivelé. Une pente à 30% entièrement dégagée, on voit la progression de bas en haut. Ca donne un projecteur assez puissant très haut dans le ciel, une lampe de l’organisation qui gère le point de contrôle, et une guirlande de lumière qui semble être accrochée à ce projecteur. Pour ne rien arranger, le vent et la pluie redoublent. Je me dis que vu mon état, je vais mettre 2 heures. Je me met à la queue d’un petit groupe, on peut dire un train, et je suis ce groupe. On avance pas très vite mais on avance et je suis surpris de passer le 1er km en moins de 25minutes.
Finalement je monterai le col en 48minutes, à peine 30 secondes de plus que lors de la reconnaissance. C’est que j’ai encore quelques réserves. Mon moral est au top, d’autant plus qu’il que ne reste que 19km avant l’arrivée. Et en fait j’ai encore gagné des places. Je suis 369ème.
S’en suit une descente un peu technique, quelques passages sur des rochers glissants, heureusement sécurisés par des cordes, la passerelle de Bionnassay, la remontée à Bellevue avant la descente aux Houches. Je profite d’un point d’eau à Bellevue pour faire le plein étant décidé à ne pas m’arrêter du tout aux Houches. L’avantage de ne plus pouvoir manger, c’est que l’on passe moins de temps aux ravitaillements :-) Passage au point de contrôle des Houches à 5h51, il reste 8km . Il faudrait les faire en une heure pour finir sous les 25h. 8km/h . Ca semblant faisable sur une piste large de promenade entre Chamonix et les Houches. Difficile quand même de se relancer, c’est plutôt un faux plat montant (il y a 200m de dénivelé) mais je relance. Le jour commence à se lever et moment d’inattention, alors que j’avais toujours été très prudent, je tape une souche et je m’étale dans la terre du chemin. Pas trop de bobo, quelques petites écorchures à la main droite et aux genoux .
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Je vais pouvoir retirer la veste de finisher que je pourrais arborer le reste du temps sur Chamonix.
Nous rentrons à l’hôtel, je prend un bon bain et vers 9h, petit déjeuner. Ca y est je peux manger de nouveau.
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J’étais toujours positif car connaissant le parcours, j’acceptais les difficultés qui se présentaient pour les surmonter une par une en ayant toujours soin de me préserver pour la suite. J’étais parti aussi de manière très prudente . Sur ce genre de course, l’objectif est avant tout de terminer. Contrairement à d’autres fois, je n’ai jamais eu de baisse de moral sauf quand le médecin m’a demandé de m’allonger. Là j’ai eu un peu peur. Effectivement, une seule ombre au tableau, ce problème de nausée et d’alimentation qu’il faudra que je règle pour refaire ce type de course.
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Une très belle course, à bien préparer mais qui en vaut la peine !!!
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