La Saintélyon, par Pierre-Yves

Quand fin Septembre je me suis embarqué dans l'aventure d'une deuxième SainteLyon (après celle de 2011) c'était d'abord pour le plaisir de suivre les entraînements avec la Sainteteam. J'ai adoré toutes nos sorties à la frontale en forêt, et bien sur nos nombreux trails dominicaux sur des distances agréables de 20/35 kms. Pas un seul dimanche ou l'on ai zappé un trail dans la région , même les plus improbables de Gif sur Yvette à Jouy le Moutiers on les a tous fait avec Murie?, Pascale, Marlene, Sandra, Stephane, Philippe, Valerie, Michel, Hugo, Jean-Michel, Claire...sans oublier la "sans raison" que j'avais rebaptisée la "sans soucis"... c'est dire que c'était facile !

J'ai donc pris le train le cœur léger Samedi midi, allons-y gaiment pour une deuxième SainteLyon c'est juste un dimanche un peu plus long que les autres et demain on rentre à Paris... Contrairement à 2011 la remise des dossards était à Gerland puis on prenait le bus pour aller au départ à Saint Étienne. Franchement j'appréhendais cette nouvelle organisation  et je m'attendais a une cohue monstre vu le nombre de participants engagés, mais là vraiment rien à dire ils ont été bluffants, aucune attente pour les dossards ni pour les bus, vraiment impeccable.
Par le suite on ne pourra pas en dire autant des ravitos...

Ambiance Woodstock au parc des expos, ça c'est vraiment ce qui fait le caractère unique de cette course, cette attente en demi sommeil dans la pénombre, allongés sur des cartons de fortune, c'est là en fait qu'on commence à se mettre un peu en marge, déjà un peu dans autre chose, une communauté qui va habiter la course, et le décor est complet quand on se retrouve à faire la queue à la Pasta Party qui prends des airs de restau du cœur.
Le départ est grandiose, la minute d'applaudissements à la mémoire d'un coureur disparu est poignante, Stephane allume son fumigène devant, on se souhaite bon courage....
 
Pour moi la course a été un enchaînement de difficultés, que j'oublierai vite, ponctués de quelques très beaux moments dont je me souviendrai longtemps : le lever du jour avec Muriel et Claire à l'approche de Soucieux en Jarret, la belle lumière de l'aube et le profil du Mont Blanc qui émerge des nuages et se confonds avec eux. Retrouver par hasard Jean-Michel juste après Saine Catherine, apercevoir  au loin la petite lumière rouge de Muriel et accélérer un peu pour la retrouver, discuter quelques minutes à la volée avec des coureurs sans même les voir, apercevoir en bas de la côte Muriel et Jean Michel qui m'attendent au dernier ravito alors que je suis à la peine et ils m'assoient, me servent une soupe et du fromage, passer la ligne à trois main dans la main, embrasser ma fille Pauline qui m'a fait la surprise de m'attendre à Gerland alors qu'elle passait le week-end à Lyon pour la fête des lumières... Et les galères qui m'ont sévèrement plombé : les deux chutes successives à la renverse sur des plaques de verglas au début de la course, ma nuque qui cogne contre la glace, ma frontale qui vole en l'air et se perds dans la neige, un conçurent la ramasse il me dit " je crois que t'as perdu un truc" (ça m'a même fait rire sur le coup) je me relève un peu sonné et l'environnent devient tout à coup hostile, la peur de chuter à nouveau m'empêche de progresser a mon allure. Je ralentis donc et j'ai froid maintenant,  j'ai commis l'erreur de mettre une deuxième couche trop légère pour un frileux comme moi. Heureusement j'avais pris une polaire chaude dans mon sac et je me suis changé à Sainte Catherine. Et enfin ce qui m'a déçu sur cette course : les ravitos, juste impossible d'accéder aux tables, cohue indescriptible, un peu d'énervements, du coup on mange ce qu'on peut voir rien du tout, et ce moment censé être un break se transforme plutôt en stress. Ne pas suffisamment me ravitailler pendant la nuit m'a coûté un coup de barre fatal à 8:00 du mat, j'ai du marcher presque une heure... Mais je voulais aller au bout avec Muriel et Jean-Michel, on l'a fait, c'est vraiment grâce à eux, je les en remercie.

Après ma douche je me suis pointé vers 14h à la brasserie Georges ou j'avais donné rendez vous à Pauline, c'était complet il y avait la queue comme d'hab, je boitais un peu et ne marchais pas très droit. Je discute avec un serveur et je lui dis que j'ai couru la SaintéLyon cette nuit, alors il me regarde avec des grands yeux, appelle son collègue " vite vite un fauteuil pour monsieur, il a couru la SainteLyon !" incroyable les gens s'écartent dans la queue et me laissent passer... Le saucisson Lyonnais était irréprochable, le petit verre de Macon allait bien avec, il faisait bon et chaud...
 
Quelques heures plus tard je monte dans la rame du RER A, mince pas de place assise c'est complet aussi, un instant j'ai pensé à dire " heu... j'ai couru la SainteLyon...." Mais bon, c'est fini l'aventure : Etre un modeste héros ça ne dure que quelques heures.

Pierre-Yves
 
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