L’Ironman 70.3  Vichy

(1,9 km de natation- 93 km de vélo- 21,1 km de course à pied).

Par Guylaine Simon

 

Après ma première expérience d’Enghien, le grand jour approche, il s’agit de l’Ironman 70.3 Vichy…objectif fixé en novembre 2014 (lors de la soirée  Beaujolais…il ne fait pas bon traîner dans ce genre de soirée, on peut prendre de mauvaises décisions !).

Après Enghien, je pensais qu’il me serait impossible de faire plus que le format olympique (1,5 km de natation- 41 km de vélo- 10 km de course) mais étant inscrite et un peu têtue, je me dis qu’avec un peu de travail, la chose devrait être envisageable.

J’avoue que mon point faible est le vélo, certainement un manque de puissance (il y a du boulot en perspective) mais je m’entraine régulièrement avec mes 2 coach (merci à Christophe, mon frère et à Serge Lanery qui ont été de fidèles et patients conseillers pour moi).Bon, ne faisant pas partie d’un club de Triathlon je me contente d’une grande sortie par semaine (par manque de temps)et je ne pédale pas sur chaussée mouillée (par peur des chutes…).

 

Côté natation, je pense être à niveau en piscine mais les épreuves de triathlon se déroulant en eau vive, la donne est différente.

Toutefois, après avoir goûté à la vase du lac d’Enghien, je me dis que l’eau de Vichy(sans bulles…), doit être bien meilleure, peut-être même avoir certaines vertus (c’est déjà bien d’y croire !).

Je pars confiante pour l’épreuve de natation donc.

Côté course à pied, je ne m’inquiète pas trop, je sais que je terminerai au mental quel que soit mon état.

Restent les phases de transitions, que je n’ai pas trop l’occasion de travailler, mais j’ai beaucoup appris lors de mon premier triathlon.

Je tiens à remercier particulièrement Marlène qui m’a gentiment proposé de faire des séances de « run and bike » ces dernières semaines (avec VTT), je pense que cela m’aura été bien utile.

La semaine du jour J :

Sommeil très perturbé, remise en question : vais-je être « finisher » ?, moi, qui ne suis pas en club tri et qui ne possède pas un vélo de pro ?

La veille du jour J :  

Départ pour Vichy puis parcours du combattant (c’est le terme approprié) pour parvenir à tout boucler : récupérer le dossard (la file d’attente est longue mais riche d’enseignements dans le domaine sportif…)  puis déposer le vélo, et les différents sacs contenant le matériel pour le vélo, la course à pied…

Côté météo, il fait chaud et il va faire chaud, très chaud même (36° annoncé)  le lendemain, jour de l’épreuve,  je redoute la chaleur pour courir, je vais devoir m’adapter.

Le soir, je décide de ne pas participer à la pasta party afin de ne pas me mettre de pression en ne voyant que des triathlètes…peine perdue, nous choisissons une pizzeria en ville où il n’y a… que des triathlètes (reconnaissables au petit bracelet fixé au poignet lors du retrait du dossard). Les assiettes se ressemblent étrangement (pâtes ou pizzas).

En rentrant à l’hôtel, je prépare les dernières affaires à déposer le matin de l’épreuve. Il ne me restera plus que les gourdes pour le vélo à préparer le matin.

Le grand jour  :

Nuit blanche ou très agitée…je pense avoir fait une partie du triathlon durant la nuit…debout avant 5h, petite douche pour se réveiller, petit déjeuner léger et c’est parti !

Arrivée sur le site de l’Ironman, j’effectue mes derniers dépôts avant d’enfiler la combi pour la natation et là, c’est la cata ! Je ne retrouve plus mon bonnet rose fourni pour ma vague de départ et surtout obligatoire sous peine de disqualification…j’ai l’estomac noué et suis anéantie à l’idée de ne pas pouvoir prendre le départ. Pourtant nous l’avions en main quelques instants plus tôt, mais il a dû tomber et impossible de le retrouver sur les quelques mètres carrés où nous sommes restés .

Il me reste, en principe, 10 minutes avant d’être dans l’eau, je vais voir un arbitre qui me dit que « pas de bonnet, pas de course », je crois qu’il voit l’état dans lequel je suis et va voir l’arbitre principal qui lui dit que plusieurs triathlètes ont déchiré ou perdu leur bonnet et que je serai déjà pénalisée car gênée sans bonnet (je confirme, ce n’est pas facile de nager le crawl avec les cheveux devant les yeux…).

Je lui aurais bien sauté au cou à cet arbitre !!!

Le départ est donné et tout s’enchaine très vite : la natation passe relativement bien même si j’alterne crawl et brasse à cause de mes cheveux. Petite transition pour récupérer mon sac pour le vélo, me changer dans la « tente des filles » puis récupérer mon vélo et c’est parti pour 93 km dans la campagne avec de superbes paysages dont une vue sur la chaîne des Puys (dont le puy de Dôme), 20 km de vent de face et les montagnes russes sur les 20 derniers km ne facilitent pas la tâche.

Selon les conseils de Sylvain (mille mercis Sylvain !), je ne force pas en vélo pour garder des jambes pour la suite.

Beaucoup de cartons jaunes sont distribués pour cause de drafting : passage par la case « prison » 5 minutes. Il y a 3 prisons (ou penalty box) sur le parcours(et comme au monopoly, on ne touche rien…). De mon côté, je ne risque pas la pénalité ; pas assez rapide, cela a du bon !

 

Puis vient la course à pied et là, je me dis qu’il me sera impossible de faire un semi alors je décide de  découper cette course par tranche de 5 km. Mentalement, ça passe tout seul.

 

Seul bémol : la chaleur ! Il fait 36°, beaucoup d’athlètes marchent, certains abandonnent. Je ne marcherai pas mais je cours à petites foulées. Je m’arrête à tous les ravitos qui ne sont espacés que de 2 km. Je bois énormément, me verse des gobelets d’eau sur la tête, me fait asperger par des « doucheurs » régulièrement espacés. Les bénévoles sont adorables. Le parcours est constitué de 2 boucles sur les  bords de l’Allier (très joli).

J’aurai perdu pas mal de temps sur le semi en raison de tous mes arrêts, mon chrono en cap n’est pas très glorieux (1h55) mais je termine en forme et c’est le principal

Le moment tant attendu arrive enfin : le franchissement de la ligne d’arrivée. C’est  grandiose, beaucoup d’encouragements, le speaker qui fait son petit commentaire. C’est à ce moment- là que je réalise que j’ai réussi à accomplir ce qui me semblait encore impossible il y a quelques mois.

Maintenant que c’est fait, j’ai un peu la sensation que c’est à la portée de tout le monde et, il me faut un autre objectif…pourquoi pas un Ironman ??? L’avenir le dira…

Remerciements :

Je remercie beaucoup mon mari qui a supporté mes absences lors de mes entrainements et qui m’a accompagné et supporté (dans tous les sens du terme) lors de cette épreuve.

Je remercie Marie qui m’avait confectionné un petit grigri porte bonheur…Muriel (ma fidèle supportrice), Didier (qui a su me remotiver lorsque l’envie de cesser ma prépa était là et avec qui je me suis beaucoup entrainée ces derniers temps), Nicoletta, Arnaud  et tous ceux et celles du club qui m’ont beaucoup encouragée.

Merci aussi à Michel (Picard) pour son plan d’entrainement qui m’a été bien utile.

Sans oublier tous mes collègues et amis…

Je retiendrai de ce triathlon une organisation exemplaire, des bénévoles aux petits soins, une ambiance chaleureuse.

Je réalise que j’apprécie particulièrement le fait d’enchaîner les 3 disciplines, l’envie de recommencer est déjà là !