Marathon de Madrid

Par Pierre-Yves Leterme
 
 
 
Super comité d'accueil à Madrid, avec Theo, mon fils étudiant en année Erasmus, et mon cousin Ivan venu lui aussi pour courir. Samedi soir inévitable soirée Classico dans un bar prés de Sol. Bon soyons rassurés, la passion du foot est toujours bien vivante en Espagne, le Real a gagné 2-1 attention les décibels...

Le lendemain fini de regarder les autres courir, c'est notre tour ! Il fait un temps idéal, 9°C, un petit soleil voilé vraiment impeccable. On s'élance de la Plaza de Colon direction le Nord. Premier grand frisson en contournant le stade Barnabeu, premier orchestre de rock, il y en aura une quinzaine sur le parcours car Madrid a depuis cette année le label "Rock'n'Roll Marathon"... venu des US. La course se sépare car les coureurs du 10km bifurquent à droite derrière le stade, ils ralentissent tous avant de nous quitter pour nous applaudir et nous encourager ! C'est vraiment un beau geste sportif. Evidemment quelques étourdis se trompent et partent sur le marathon avant de s'en rendre compte et on les croisent au sprint à contre-sens, énormes rigolades dans le peloton...
 
Environ 7 km de montée douce puis on redescends vers le centre ville. Je consulte ma montre et j'ai une pensée pour Jean-Charles qui à cet instant s'élance à Londres. Km 15 les rues du centre sont de plus en plus étroites mais la course est fluide, on aborde Gran Via sous le grand soleil et les acclamations de la foule, Plaza de Callao il y a un groupe de rock qui joue sur le toit d'un bus, les espagnols ont le sens de la fête !! puis c'est la plongée par les rue piétonnes sur la Puerta del Sol, foule impressionnante et musique endiablée c'est galvanisant ! Je passe le semi en 1h50 parfaitement dans mes temps... mais le plus dur est devant...
 
Je dois avouer que je n'avais guère prêté attention aux avertissements sur les dénivelés de la deuxième partie du parcours mais là je vais très vite comprendre : A partir du km 25 on attaque une longue montée de 4 km dans le parc de Casa Del Campo. Je suis obligé de puiser dans mes réserves pour maintenir mon allure dans la montée, je suis accroché à un groupe d'italiens depuis prés de 5 km, jusque là ça passe mais au 30 iéme sur le plat je sens que je suis dans le rouge. Je décide de m'arrêter au ravito des 30k , je bois lentement, je reprends mes esprits, puis je repars au rythme avec en tête les 9 km qui me séparent d'Atocha où m'attend Theo. Mais juste après le km 31 la prochaine cote est déjà là, un petit raidillon en virage à gauche qui me coupe littéralement les jambes... après ça impossible de revenir au rythme de 5'10" au km que je m'étais fixé, c'est tout simplement au dessus de mes forces !
 
Alors tant pis, qu'importe le chrono je ne peux plus le sauver de toute façon. Je gère du mieux que je peux et je profite de la formidable ambiance du retour en ville par le Sud, il n'y a pratiquement plus de plat et chaque nouvelle cote est un défi. Je retrouve enfin Theo qui m'attend patiemment au km 39, un peu inquiet quand même d'avoir vu passer les meneurs d'allure de 3h45 il y a belle lurette ! On attaque ensemble tout doucement la dernière longue cote qui monte au Parc du Retiro, les 3 derniers km sont vraiment trés durs, enfin la ligne, la foule, la musique, la médaille, la délivrance, le soleil : C'est magnifique...
 
C'était mon sixième marathon, jamais aucun ne ressemble aux précédents, Madrid c'était une belle leçon d'humilité :)
 

 

 
Foulée Royale - 9 Juin
Bannière
Bannière
Mécène - Art Dan
Bannière