La première fois que j’ai entendu parlé de 100 Km, c’était il y a dix ans : je m’étais inscrite au dernier moment au raid 28, et j’avais rejoint in extremis une équipe incomplète qui cherchait une féminine (le raid 28 est une course d’orientation de nuit de 85 Km entre Chartres et les Ullis et qui se dispute par équipe de 5 dont au moins une féminine). A l’issue de l’épreuve, mon co-équipier m’avait confié que terminer le raid 28 était à son sens au moins aussi difficile que de boucler un 100 Km… L’idée avait dû faire son chemin depuis …

En début d’année, l’idée a ressurgi puis s’est imposée peu à peu : après 8 marathons, je pouvais bien tenter l’aventure !!

Il restait à trouver la date, le lieu, et l’accompagnateur à vélo…

Après avoir initialement envisagé de participer aux 100 Km de Chavagnes en Vendée fin Mai, mon choix s’est porté sur les 100 Km de la Baie de Somme : l’endroit avait l’air splendide, la date du 1er juillet promettait du beau temps…et Séverine a tout de suite été partante pour m’accompagner dans mon défi. Son enthousiasme et son soutien tout au long des semaines qui ont précédé l’épreuve ont ensuite été déterminants. Je n’avais pas suffisamment de temps pour envisager une préparation spécifique et cela me convenait bien : deux ou trois sorties longues et quelques compétitions en juin feraient l’affaire. Le dimanche précédent la course, j’ai couru les 15 Km d’Achères très relâchée, je me sentais très bien physiquement, et assez confiante…

 

4H30 : le réveil sonne mais je ne l’entends pas

Nous arrivons le vendredi soir au gîte loué pour le week-end et nous retrouvons Séverine pour une solide pasta party. Samedi, le temps est gris et pluvieux : balades au Crotoy et à Saint Valery, mini-golf , restau, sieste.

17heures : Séverine et moi partons récupérer les dossards ; nous croisons un coureur venu de Lille et son accompagnateur incrédules (« toi, tu fais le 100KM » ?) Visiblement, je n’ai pas le profil !

Nous essayons de nous repérer sur le parcours affiché sur l’aire de départ mais la pluie se remet à tomber assez fort. Le moral n’est pas au beau fixe : je n’arrive pas à visualiser les 100 Km sous la pluie….Heureusement, Séverine garde son optimisme : elle me parle de l’influence des marées, du vent, … bref, le temps va changer, c’est sûr…

Seconde pasta party (des spaghettis pour changer, les enfants sont ravis !) ; j’ai nettement moins faim que la veille…23H30 : tout le monde au lit, le réveil va être matinal…

4H30 : le réveil sonne mais je ne l’entends pas ; Olivier me secoue : « c’est l’heure, je crois ».

Je réveille Séverine ; on avale quelques parts de gâteau-sport citron/gingembre arrosé de thé tout en préparant les bidons : après beaucoup d’hésitations, nous emmènerons un bidon rempli de thé +miel, un autre de boisson glucosée, et le dernier de caloreen + Saint-Yorre plus deux bouteilles de coca. Nous préparons également le sac à dos de Séverine et des sacs avec des tenues de rechange en cas de pluie qui resteront dans la voiture (5 tenues de rechange pour chacune, on n’est jamais trop prudentes !). Enfin, je procède à une préparation minutieuse de mes pieds : sparadrap sur chaque orteil, triple couche de crème Nok. C’est l’heure de partir.

 

Le départ est donné alors que je refais mon lacet pour la quatrième fois



 5H30 : il fait déjà bien jour et le temps a l’air bien plus clair que la veille. Sur la route qui descend au Crotoy, une famille entière de lapins court dans tous les sens ; quelques mètres plus loin, nous nous arrêtons pour laisser une biche traverser la route…

6H00 : arrivée sur le port de Crotoy ; sur l’aire de départ, tout le monde s’affaire. Zut, la pluie se met à tomber juste quand on sort de la voiture ! Séverine a juste le temps de monter son vélo, de remplir le panier et de préparer le sac à dos qu’on annonce le départ des cyclistes accompagnants, 10 minutes avant le départ des coureurs. On retrouvera les cyclistes au kilomètre 10.

Le temps est frais ; j’ai préféré bien me couvrir pour la première heure de course : corsaire, maillot fin à manches longues et coupe-vent sans manches. J’observe les autres coureurs qui s’approchent vers l’aire de départ. Je n’ai vu personne s’échauffer, ça ne doit pas être nécessaire pour ce type de distance !!

Le départ est donné alors que je refais mon lacet pour la quatrième fois (trop serré, pas assez, etc…).

Je pars quasiment bonne dernière et j’écoute tranquillement les propos qui s’échangent dans les petits groupes que je dépasse : chacun et chacune y va de son expérience passée, de ses records, etc. Quinze minutes après le départ, je dépasse une féminine qui a un rythme bien plus soutenu que les autres. j’apprends de l’un des coureurs que c’est la victorieuse de l’an passé. Nous longeons la côte par une piste cyclable ; il fait bon ; j’ai même déjà trop chaud , il ne pleut plus ; les sensations de course sont très bonnes. Nous apercevons déjà le poste de ravitaillement avec tous les cyclistes qui attendent : nous sommes au kilomètre 10, déjà 55 minutes de course.

Séverine enfourche son vélo et se cale sur mon rythme, la musique s’échappe des enceintes coincées dans le sac à dos : pendant les cinquante kilomètres qui vont suivre, je n’aurais en tête que le plaisir de courir….

Nous longeons toujours la côte en direction de Saint Valery sur Somme ; au détour d’une courbe, le chemin que nous empruntons commence à monter assez sévèrement ; on nous avait promis un parcours extra-plat !! après une centaine de mètres, Séverine a franchement des doutes, on ne voit plus le marquage au sol.. Nous nous penchons et nous apercevons trois personnes restées au niveau de la mer. Nous décidons, avec le groupe de 5 coureurs dont je fais partie, de rebrousser chemin. Plus bas, nous coupons à travers champs et rejoignons les autres coureurs que nous avions dépassés un peu plus tôt. « Vous vous êtes perdus en route ou quoi ? » sur un 100 Km, on n’est pas vraiment à 500 mètres près… nous nous calons à nouveau à notre rythme, les cyclistes, qui n’ont pas coupé à travers champs nous rejoignent. Nous entrons dans Saint Valery sur Somme. Le marché du dimanche matin se met en place. Je regarde partout et m’imprègne de l’atmosphère. Notre groupe de coureurs est totalement incongru au milieu des camions de fruits et légumes qui déchargent…

Puis nous filons vers la pointe du Hourdel, la piste cyclable que nous empruntons est coincée entre les dunes, le paysage est splendide ; sur notre droite s’étend une immense plage de sable fin ; un autochtone, qui fait son footing matinal, nous explique qu’il s’agit de la baie des phoques mais qu’il faudrait s’arrêter avec des jumelles pour avoir la chance d’en apercevoir…Un peu avant Cayeux sur mer, notre accompagnateur tourne à gauche, il est arrivé ; pour notre part, il reste encore plus de 70 Km…

 

Je prends chacun de mes petits gars par la main et nous courons ensemble 200 mètres



 

Nous entrons dans Cayeux sur Mer ; Je croise le premier de la course qui est déjà dans le sens du retour, il a l’air en pleine forme. Petit salut amical, comme ce sera le cas après avec chacun des coureurs et coureuses que je croiserais…je n’en reviens pas de l’ambiance qui règne sur ce genre de course !!

Un signaleur nous indique qu’il nous faut emprunter un chemin de planches qui longe les cabines de plage ; le sol est glissant… et Séverine, qui pédale un peu trop vite pour prendre en photo un coureur à sa demande, fait une chute spectaculaire !! on rigole, car elle se relève immédiatement, mais c’est raté pour la photo ! Au bout du chemin de planches, c’est le ravitaillement du kilomètre 30, et le demi-tour pour revenir au Crotoy. Je n’ai encore aucun signe de fatigue. Le temps s’est mis au beau fixe et il fait de plus en plus chaud. Il faut absolument que je me débarrasse de mon corsaire. Petite pause technique, voilà, c’est fait, je me sens plus à l’aise. Le vent est maintenant plus favorable. D’après le compteur de Séverine, je cours à environ 12km/h ; les kilomètres défilent ; nous passons le marathon en 3H40. N’est-ce pas un peu rapide ? Je n’ai aucune envie de ralentir, tant pis, on verra bien…

Nous empruntons la même piste cyclable qu’à l’aller et je reconnais peu à peu chacun des endroits que nous avons traversés. Au kilomètre 55 m’attend ma première surprise, la piste tourne un peu, avant le petit pont et je vois Thomas et Martin qui s’élancent à ma rencontre. Olivier est assis sur le pont pour prendre des photos. Je prends chacun de mes petits gars par la main et nous courons ensemble 200 mètres. Martin s’essouffle et s’arrête. Thomas continuera presque un kilomètre avec moi, avant de repartir finir sa partie de pêche !

Au bout de la piste cyclable, nous retrouvons le chemin qui longe la côte, le port du Crotoy n’est plus très loin, l’air est iodé et le vent souffle. Quelques promeneurs du dimanche nous applaudissent. Nous ne sommes plus très loin de l’aire du départ. Séverine me propose de faire une pause à la voiture pour remplir le bidon de Caloreen vide, faire le plein de Saint Yorre et se décharger des polaires qui encombrent le sac…

Nous passons sous la banderole de départ, l’animateur me demande au micro si je viens bien de Saint -Germain en laye, il aimerait bien discuter un peu mais j’ai aucune envie de m’arrêter. Les deux cent-bornards avec lesquels j’ai discuté au départ m’ont indiqué que la course commençait vraiment au 60ème kilomètre et je ne vais pas tarder à m’en rendre compte. Je suis seule sur cette portion de parcours et je tache de rester concentrée sur la direction à prendre ; il y a beaucoup d’intersections pour sortir du Crotoy et rejoindre la piste cyclable qui va nous mener cette fois de l’autre côté, dans le Marquenterre. Je dépasse le panneau kilométrique 80, il doit s’agir d’une erreur, je n’ai pas compris que nous repassions à cet endroit…Deux cent mètres plus loin apparaît le panneau kilométrique 60. J’attaque alors une portion moins agréable : la piste cyclable longe la route départementale et nous sommes exposées en plein vent, j’ai l’impression de faire du sur-place. Heureusement, un klaxon caractéristique retentit dans mon dos (j’ai oublié d’en parler, Séverine a équipé son vélo d’un avertisseur sonore … un peu bruyant !!) Séverine est de nouveau là avec le plein de carburants et me rassure : c’est juste un petit passage à vide et si j’avance moins vite, c’est à cause du vent. La route tourne enfin et nous entrons dans un village. Je me surprend à guetter le prochain panneau kilométrique ; ils me semblent de plus en plus éloignés. Nous croisons alors à nouveau le premier de la course et là, mes doutes se confirment : il n’a pas pu prendre plus de 30 kilomètres d’avance, la boucle que nous parcourons jusqu’à St Quentin en Tourmont est belle et bien à faire deux fois ! J’essaye d’en faire abstraction et de me concentrer sur les endroits que nous traversons mais, on a beau dire, les distances paraissent bien plus grandes quand on doit les faire deux fois !!

 

j’appréhende la portion ventée le long de la route qu’il va falloir refaire encore trois fois



 Les signaleurs, nombreux, sont très sympa et nous encouragent : il faut dire que notre duo, avec sa musique et son klaxon exotique, ne passe pas inaperçu !! Ça y est, nous atteignons le ravitaillement qui marque le demi-tour et nous repartons dans l’autre sens ; je ne me suis toujours pas arrêtée, excepté deux pauses techniques très rapides, et je n’en ressens pas encore le besoin. Séverine, ultra vigilante, m’abreuve toutes les 10 minutes et me propose au moins aussi souvent quelque chose à manger. J’ai réussi à avaler deux ou trois figues sèches, deux parts de gâteau-sport et une compote pendant les cinquante premiers kilomètres mais, à ce stade, je n’ai plus du tout envie de manger. Kilomètre 70, nous croisons quelques coureurs et coureuses dans l’autre sens ; on s’encourage mutuellement ; il y a déjà pas mal de monde qui marche… Une Scénic grise vient à notre rencontre : Olivier et les enfants sont à nouveau là pour m’encourager. Ils me suivent quelques minutes en voiture, façon Tour de France et, comme par miracle, mon rythme de course s’améliore à nouveau. Martin m’annonce qu’ils vont aller déguster des moules frites ! je me réjouis pour eux mais ce menu ne me fait guère envie à ce stade de la course… j’appréhende la portion ventée le long de la route qu’il va falloir refaire encore trois fois… Et, lorsque nous y sommes, j’ai de nouveau une baisse de régime . Je me demande si je ne suis pas en train de rencontrer le fameux mur (au marathon, je le connais, mais sur cette distance ?). Heureusement, le téléphone sonne régulièrement, j’entends Séverine raconter notre périple et ça me change les idées. Et les encouragements d’Olivier et les enfants, de Thierry , de Bruno et des autres me font vraiment du bien…

La route tourne enfin à nouveau et nous entrons pour la troisième fois dans le Crotoy. Sur le bord de mer, des touristes déjeunent en terrasse (il fait 27°C !) et nous regardent passer indifférents. Nous apercevons le coureur venu de Lille et son accompagnateur à vélo qui se promènent : visiblement, la course s’est finie un peu plus tôt pour eux.

Après avoir déambulé dans les petites rues du centre ville, nous passons à nouveau sous la banderole de départ ; la foule est plus nombreuse et les encouragements font vraiment du bien. Je repars pour la dernière boucle gonflée à bloc. Je sais que le panneau 80 km n’est plus très loin. « Il reste à peine un petit semi », me glisse Séverine. Je ne sais pas encore que je ne vais pas tarder à avoir mon second coup de pompe, quasiment au même endroit que lors de la boucle précédente. Nous attaquons la partie ventée au bord de la route ; je ne parle presque plus et, comble de malchance, la musique qui rythmait bien notre avancée, s’arrête d’un coup. Séverine s’arrête pour tenter un changement de piles sur les enceintes. Je continue comme un zombie. Au bout de la piste cyclable, c’est le ravitaillement du 85ème kilomètre, il faut que je m’arrête, j’ai très soif et Séverine ne m’a pas encore rejoint. Je m’arrête et au moment où je tends le bras pour attraper un gobelet de coca, ma tête se met à tourner, je vois flou, mes jambes se dérobent… Je m’accroche à la table de ravitaillement et je bois deux cocas coup sur coup. Je suis en état d’hypoglycémie caractérisée. Il faut absolument que je quitte cette table en plein soleil. J’aperçois Séverine, je lui annonce que je vais marcher un peu à l’ombre. Heureusement, les forces me reviennent peu à peu, je marche tranquillement, et, comme par miracle, au bout de deux-trois minutes, je me remets à trottiner par automatisme. Séverine n’en revient pas, et moi non plus d’ailleurs, l’organisme humain n’a pas de limites !! Mais je vais être plus prudente désormais, je vais m’arrêter à chacun des ravitaillements (il en reste deux !) . la route est de plus en plus longue. A chaque intersection, je crois être arrivée au ravitaillement du demi-tour mais je me trompe à plusieurs reprises. Ça y est, cette fois, nous y sommes ! Nous discutons quelques instants avec les bénévoles, à leur poste depuis le début de la matinée, et qui continuent à nous encourager. Un coca à nouveau, un petit morceau de banane. « ce n’est pas que l’on s’ennuie ici, mais on va quand même repartir ! »
 

« c’est ta dernière boucle ? tu peux viser moins de 9 heures ! »

Là, ça y est, on attaque le dernier retour, c’est bon pour le moral… Rapidement, je me rends compte que la banane était de trop : j’ai à nouveau des crampes d’estomac. Je serre les dents, je sais que ça va passer… et ça passe, mais je sens que je cours les 5 kilomètres les plus longs du parcours. Je n’ai pas d’ampoules, ni réellement de crampes, c’est juste une sorte de fatigue générale, presque de lassitude. Les signaleurs nous interpellent : « ben, les filles, y a moins d’ambiance que tout à l’heure ! Où est la musique ? le klaxon est cassé ? ». La batterie du lecteur mp3 est complètement déchargée, et les nôtres commencent à présenter des signes manifestes de faiblesse ! Il faut que je tienne jusqu’au ravitaillement du 95. Ça y est ! je reconnais la table où je me suis accrochée. Nous nous arrêtons tranquillement ; deux coureurs sont là qui discutent, l’un d‘eux me dit en regardant sa montre : « c’est ta dernière boucle ? tu peux viser moins de 9 heures ! ». Nous repartons sur la piste cyclable, c’est dur, mais je sais au fond de moi que maintenant, quoi qu’il arrive, j’irai au bout de ce 100 Km, à cloche-pied s’il le faut !

Le rythme est à nouveau plus soutenu, l’arrivée approche ; j’entends Séverine répondre au téléphone et confirmer que nous arrivons bientôt. Je cours comme un automate, mais les sensations ne sont plus les mêmes, je me sens euphorique ! Le port du Crotoy à nouveau, le restaurant du front de mer, les petites ruelles du centre ville… au compteur du vélo, je cours à 14 Km/heures!! J’entends le speaker qui annonce mon arrivée avant même de voir la banderole ! Je passe sous l’arche en 8H56’40 à ma montre. Je me sens très heureuse d’être arrivée, tout simplement, et qui plus est, si vite en aussi bonne forme !!

Je cherche Olivier et les enfants des yeux, mais je suis vite accaparée par les journalistes du courrier Picard. Je suis étonnée de tenir encore debout si facilement. Plus tard, sur la table de massage, Thomas et Martin viendront m’offrir un petit cadeau, je savourerais ce moment…

Merci à Séverine sans qui cette aventure n’aurait pas pu voir le jour,

Et merci à Olivier, qui aurait pu tenter de me décourager de l’entreprendre !!!


 

 


 

Addenda Par Jean-Baptiste Cipriani

 


À Séverine !

Pour la majorité d’entre nous un parcours de neuf heures en voiture est une épreuve qui nous laisse quelques traces de fatigue. Même si nous avons pris soin de ponctuer notre trajet des poses recommandées. Alors, imaginons Séverine, qui est restée plus de neuf heures sur son vélo, à une vitesse pas trop confortable à l’écoute permanente de son amie et de fait, partageant avec elle ses angoisses et ses doutes. Bravo Séverine !


À Mireille !

Dans son récit, Mireille nous retrace son exploit en toute modestie. Elle nous dit, certes, le temps lu à sa montre au passage sous l’arche d’arrivée. Temps extraordinaire pour un premier 100 bornes sans repaires où la retenue est de rigueur. Mais ce qu’elle ne nous dit pas, c’est ce que lui ont déclaré les journalistes quand ils l’on accaparée passé la ligne :

«Madame vous êtes la première femme et 8ème au classement général»

Bravo Mireille pour ce beau podium !

 
Foulée Royale - 9 Juin
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