Mon 1er triathlon…

Par Guylaine Simon

 

Tout a commencé un soir de novembre au club, à la soirée Beaujolais plus précisément.  

En discutant,  Valérie Armengol me demande pourquoi je ne fais pas de triathlon puisque je nage, je cours et que j’ai un vélo de route depuis quelques mois…je ne peux pas dire que l’idée ne m’ait pas effleuré l’esprit puisque en acquérant ce vélo, c’était un peu mon objectif mais je n’osais pas trop aborder le sujet à la maison, mon mari et mes filles exprimant le fait que je fasse déjà suffisamment de sport (ils n’ont peut-être pas tort du reste…).

Ceci dit, l’idée fait son chemin et le lendemain, je prends la décision de m’inscrire au triathlon conseillé par Valérie : Vichy ! c’est un half iron man mais je n’ai pas peur (en fait, je crois que je ne réalise pas du tout) et n’envisage même pas de faire un triathlon en préparation. Ce sera Valérie, une fois de plus qui me conseillera très fortement d’en faire un « petit » avant, elle me parle alors du tri d’Enghien, pourquoi pas ? Le soir même, je « clique » et c’est fait…mais j’ai cru choisir la courte distance et non, erreur de ma part, ce sera un format M ou olympique (1500 m natation+ 41 km de vélo+ 10 km de course à pied), après tout, ce doit être faisable sans trop d’entrainement…

 

Mon entrainement n’est pas digne d’une triathlète, je n’ai fait qu’une seule transition vélo/course à pied la semaine précédant le triathlon, ça passe et je me dis que cela ira (je suis d’un naturel un peu trop optimiste…).

Par chance, au cours d’un entrainement cette même semaine, je discute avec Michel Picard qui m’envoie très gentiment dès le lendemain un plan d’entrainement, ce sera trop tard pour Enghien mais je compte le respecter pour Vichy. Merci Michel !

Je ne nage plus qu’une fois par semaine, j’ai augmenté l’entrainement vélo mais comme la météo n’a pas été très clémente en mai, j’ai privilégié la course à pied (je suis déjà tombée en vélo, ça fait mal ! et lorsqu’il pleut, je suis méfiante).

 

La veille du jour J …

 

Je dois préciser que la veille, Muriel (Molinier) me confirme qu’elle viendra m’encourager à Enghien et cette nouvelle me procure une joie immense et me booste : il ne faut pas que Muriel se soit déplacée pour assister à un abandon…

Dans la soirée, je sors consciencieusement toutes mes affaires  en respectant une liste remplie depuis un mois environ…Rien à voir avec les quelques vêtements à prévoir la veille d’une course.

Je mange aussi des féculents question de me donner bonne conscience.

De gros doutes m’envahissent quant à la réussite de mon triathlon : vais-je passer les barrières horaires ?

 

Le jour J…

 

J’ai finalement hâte de découvrir un monde encore inconnu pour moi…j’ai déjà entendu dire que la natation (discipline que j’aime beaucoup) était un monde sans pitié et je ne tarderai pas à le découvrir !

Mon mari et ma plus jeune fille, Marie, m’accompagnent, cela est rassurant pour moi et je sais que je vais aussi retrouver Muriel (merci encore d’être venue)…

En arrivant près du parc à vélo, je réalise que la plupart des triathlètes possèdent des vélos de pro :carbone,  profilés, prolongateurs…je serai une petite joueuse surtout que plus de 95 % des inscrits sont licenciés en club de tri . Cela n’est pas très grave, j’ai comme objectif d’observer et de le terminer, peu importe le chrono !

Le retrait du dossard est loin d’être aussi cool qu’en course à pied : mon pass tri est conservé , mon certificat médical est contrôlé (alors que mon dossier était complet), ma carte d’identité vérifiée…on me remet ensuite le sac contenant le dossard, la puce et mon numéro à coller sur le vélo.

Ensuite : admission dans le parc à vélo avec encore quelques exigences au passage et marquage sur le bras et la cuisse, j’ai la vague impression de ressembler aux moutons rencontrés à la montagne, marqués sur les flancs…c’est mon numéro de dossard, en fait.

Je suis arrivée habillée en civil et je réalise que tout le monde a déjà mis sa panoplie de triathlète, une arbitre sympa me propose de me déshabiller et me changer sous leur tente ce que j’accepte immédiatement, j’en profite pour poser quelques questions et j’apprends qu’il y a beaucoup de règles concernant le vélo (pas de « drafting » sous peine de pénalité, ne pas utiliser les prolongateurs en descente sinon carton rouge, ça tombe bien, mon vélo n’en est pas équipé !).

L’eau du lac est à 19° donc la combi néoprène n’est pas obligatoire mais tout le monde l’enfile alors je fais le mouton de Panurge…

Juste avant de partir, un homme sympa me demande si c’est mon premier « M », je lui réponds que c’est mon  premier « tout court » et là, ses yeux s’arrondissent d’un coup et il me donne rapidement quelques conseils, me prévient que dans l’eau c’est la loi de la jungle, il vérifie que ma fermeture éclair est bien remontée bref, il prend soin de moi (un peu de pitié peut-être) et me souhaite bonne chance.

Nous nous approchons du ponton où aura lieu le départ : un véritable défilé de pingouins avec des bonnets bleus ou roses (ça pas trop compliqué à comprendre !), à peine dans l’eau, je teste l’étanchéité de mes lunettes et je réalise qu’on ne voit absolument rien en dehors de la vase…surtout éviter de boire la tasse sera mon leitmotiv…

Le départ est donné et là, je découvre un monde inconnu : une bande fous furieux qui ne reculent devant rien, au bout de 200m, on ouvre ma combinaison (que je vais avoir du mal à refermer sans boire plusieurs tasses), les nageurs passent les uns sur les autres, j’en ferai les frais, des coups dans le dos, sur la tête, je suffoque plusieurs fois et pense à faire demi-tour mais lorsque je me retourne , je réalise que la tâche va être compliquée alors je décide de changer de nage et de choisir la brasse certes bien moins rapide que le crawl mais me permettant de « surveiller ».

Au passage, je ne pratique plus la brasse depuis pas mal de temps ou très occasionnellement…

J’arrive au ponton et me mets à courir pour récupérer mon vélo et là, surprise, ma voisine de box s’est blessée et, sous le choc, a vomi sur mon beau vélo…pas le temps de le nettoyer, je mets mon casque, mes chaussures, gants, j’attrape une pâte de fruit et c’est parti pour 41 km .

Une bonne partie du circuit a lieu en forêt de Montmorency, c’est très sympa mais il y a une très belle et longue côte à gravir 3 fois (elle est à 16%), on est triathlète où on ne l’est pas ! Je serre les dents dans les côtes, respecte les consignes (respect des 10 m entre 2 vélos), pas envie d’une pénalité (une boucle supplémentaire en course à pied). Je fais néanmoins une erreur de parcours et perd un peu de temps pour me retrouver sur le circuit. A priori, je suis encore dans les barrières horaires, je suis beaucoup encouragée par les bénévoles, c’est super agréable !

Il faut dire qu’il y a 300 bénévoles pour 530 triathlètes, c’est énorme !

Je termine le vélo en forme, je change de chaussures, avale un gel puis c’est parti pour les 10 km de course, je prends courage car je double pas mal de monde (les « rapides » en vélo le sont beaucoup moins en course),ma famille et Muriel m’encouragent beaucoup sur le parcours, ça me porte vraiment…

Je termine cette 1ére expérience en 3h08, heureuse de franchir la ligne d’arrivée et surtout en forme ! Aucun bobo nulle part, pas de fatigue.

Maintenant, il me reste du chemin à parcourir pour être capable de finir l’half iron man de Vichy mais c’est déjà encourageant.

J’ai appris que je finissais 3éme dans ma catégorie comme quoi vieillir a aussi du bon J

Je comprends aussi pourquoi il y a si peu de femmes dans ce milieu.

 

Merci à tous pour vos encouragements !

 

Voilà, ce récit est ma vision d’un univers complètement différent de celui que vous connaissez en course à pied, assez intransigeant  au niveau des règles à respecter et assez impitoyable entre sportifs.

Enghien m’aura servi de découverte pour la suite…

 
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