10 km des boucles de la Seine

Par Jean-Marc Chrétien

J'avais choisi d'effectuer ma rentrée en course sur route ce week-end.

Je voulais savoir ou j'en étais sur 10km route après une bonne saison de cross, de bonnes sensations et des chronos intéressants réalisés lors des séances sur piste ces derniers temps à l’entraînement.

J’abordais donc ce rendez-vous confiant sur ma forme du moment et avec le plein de motivation (le déplacement aux championnats de France de cross pour accompagner Mireille n’ayant fait que l’accroître). Tous les voyants étaient donc au vert. Il restait à concrétiser chronométriquement ces signaux positifs. Ce n'est pas toujours le plus facile.

Faute de 10km en région Parisienne j'avais décidé de m'aligner sur la course de rentrée en Haute Normandie : "Les Boucles de la Seine" à Elbeuf sur Seine qui propose sur 10 km et semi, des pelotons bien fournis en quantité et en qualité avec de nombreux concurrents venus chercher une performance sur un parcours roulant en bord de Seine. D’autres athlètes d’Ile de France (Mantes, Franconville,…) avaient d’ailleurs également fait le déplacement sur cette épreuve.

 

Le circuit est composé d'une seule boucle, dont plus de la moitié en ligne droite le long de la Seine, le retour étant agrémenté de quelques décrochement dans les rues du quartier. La météo était idéale pour la pratique de notre sport favori avec une petite dizaine de degrés et une léger vent qui nous sera favorable lors de la première moitié.

Seul élément perturbateur, le semi qui devait partir 15' minutes avant nous sur le même tracé (2 boucles) après avoir fait une petite boucle en ville. Malheureusement une erreur d'aiguillage s'est produite lors de ce tour initial qui ne fut finalement qu'un tour de chauffe, les organisateurs décidant de stopper la course après 1km500 pour donner un nouveau départ et pouvoir homologuer les performances réalisées. Même pour une organisation bien rodée, la mise en place d’un nouveau parcours peut se révéler délicate.


Après cet épisode d'agitation, le départ est donc donné et nous voilà sur les bords de Seine pour les 5 premiers kilomètres. Le peloton s'étire petit à petit pour former une longue file indienne, puis des grappes de coureurs unis dans l'effort à la recherche de l'allure la plus élevée possible.
 

L'effet de groupe m'amène au 5ème km en 17'07. Tout roule !

Tout se déroule sans encombre, même si je n'ai pas aperçu l'indication du 1er kilomètre au milieu des indications du semi. Je sais que je suis dans mon allure et même comme souvent un poil plus rapide que la vitesse à laquelle je pourrais tenir jusqu'à l'arrivée. Passage au 2ème km en un peu moins de 7 minutes, puis le léger vent favorable et l'effet de groupe m'amène au 5ème km en 17'07. Tout roule.

Mais à peine la mi-course franchie, il faut faire demi-tour et affronter des conditions moins favorables. Face au vent, l'allure de mon groupe faiblit légèrement, je mets alors le nez à la fenêtre pour tenter de rester sur les bases prévues, même si je sais que la route est encore longue et qu'il faudrait essayer de rester à l'abri à ce moment de la course.

  

C'est maintenant que tout se joue, il faut tenir coûte que coûte

Heureusement nous obliquons vers le 7ème km, franchi en 24’26, dans des rues transversales. Mes adversaires décident alors de reprendre les choses en main et relancent. Cela se corse pour suivre l'allure, mais c'est maintenant que tout se joue, il faut tenir coûte que coûte.

Et même si je suis légèrement décroché je m'efforce de garder le rythme en cette fin de course. Arrive le 9ème kilomètre atteint en 31’31, c'est maintenant qu'il faut tout donner pour connaître une seconde fois le plaisir de descendre sous la barrière des 35' minutes qui depuis 2 ans s'est toujours mise en travers de ma route.

J'essaie alors d'imposer un rythme plus soutenu pour grappiller les quelques secondes qui feront toute la différence à l'arrivée. A 600 mètres du but, les jambes sont de plus en plus lourdes mais je ne dois pas fléchir maintenant alors que le plus dur est fait. J'arrive enfin en vue de l'arrivée, le dernier virage, mon regard se porte sur le chrono officiel au pied de l'arche d'arrivée. 34'51, il reste 30 mètres à parcourir, juste le temps d'une dernière accélération avant de franchir la ligne à bout de souffle en 34'56 avec la satisfaction d'être tout proche de mon record à l'entame de la saison.
 

Je sais maintenant que je suis revenu à mon meilleur niveau

Je sais maintenant que je suis revenu à mon meilleur niveau, ce qui fait bien plaisir. J'en profite pour remercier tous les membres du club qui m'ont aidé à réaliser de bonnes séances depuis le début de l'hiver (José, Nicolas, Thierry, et tous les autres) ainsi que Miguel pour ses conseils et ses plans d’entraînements toujours bien pensés. La preuve la plus éclatante vient d'ailleurs des performances réalisées par tous les participants au semi de Rambouillet.

Pour la suite, il me reste à redoubler d'efforts à l’entraînement pour espérer battre mon record sur 10 km lors de Foulées d'Aubergenville. La qualif pour les France en moins de 34' ne reste encore pour l'instant qu'un secret espoir dans le coin de ma tête. Mais une source éternelle de motivation.