L'Ultra Trail du Mont Blanc

Par Xavier Lancien

(For English translation, please scroll down)

Apres 3 semaines a la montagne j'étais habitué a la réverbération du soleil dans les glaciers, me voila de retour a Londres ou la réverbération du soleil dans les gratte-ciel (sans 's', gratte-ciel est invariable, et oui l'école a recommencé) fait fondre les rétroviseurs des Jaguars (c'est pas une blague).

J'avais pourtant fait 30000 mètres de dénivelé en préparation, j'avais acheté des jolies chaussures bleues assorties à ma casquette, j'avais regardé toutes les vidéos de Sébastien Chaigneau, j'avais participé à une conférence débat avec Julien Chorier, j'avais mobilisé la famille et des amis sur le parcours, j'avais testé 5 marques de gel et 7 marques de barres énergétiques, je n'avais pas bu d'alcool pendant une semaine, je n'avais pas mangé ma tablette quotidienne de chocolat Lindt 90% pendant 15 jours, j'avais repéré le parcours entièrement au mois de juillet, j'avais fait du télétravail la semaine précédente à 2300m d'altitude pour palier à mon problème de mal des montagne, j'avais fait "customiser" mon sac, je me suis entrainé de nuit, j'avais lu 50 magazines (anglais/français) de trail, j'avais fait des côtes de 3 secondes (la plus longue que j'ai trouvée) dans Hyde Park, j'avais pris mon portable du siècle dernier pour gagner quelques grammes; Xavier Thevenard, Julien Chorier, Sébastien Chaigneau et les espagnols n'avaient donc qu'a bien se tenir.

Mais bon, mon appareil digestif en a décidé autrement. J'étais malade la veille de la course. Le jour J je me sentais mieux mais après le repas du midi j'ai senti que quelque chose n'allait toujours pas. J'ai donc pris le départ dans la douleur en espérant toujours que ca allait passer. Au bout de 4 heures de course je n'avais toujours rien pu avaler. Arrivé aux Contamines, la seule chose que j'ai pu manger était une soupe préparée avec amour par Mr. Knorr. Je suis reparti pour les 4 kms de plat jusqu'a Notre Dame de la Gorge. J'étais le seul a marcher dans cette section. Sachant ce qui m'attendait derrière et toujours dans la douleur et sans énergie j'ai préféré retourner aux Contamines et rendre mon dossard. Ce qui m'a réconforté c'est qu'il fallait faire la queue pour rendre son dossard. On se sent un peu moins seul.

Il y a toujours des points positifs dans un abandon : j'ai vu les premiers arriver le lendemain, j'ai battu Sébastien Chaigneau qui s'est arrêté a St Gervais, j'ai déjà repris l'entrainement, j'ai de l'énergie a revendre.

Merci a ceux qui sont venus sur place m'encourager et ceux qui m'ont encouragé a distance, bravo a ceux qui ont fini
 
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