Notre Ecotrail 80

Par Katia et Laurence

 

La préparation

Nous n’avions jamais couru une telle distance, qui représentait pour nous un vrai défi, défi que nous nous sommes lancé dès le 23 Août dernier,  jour de l’ouverture des inscriptions.
 
Afin de nous tester sur trail, nous courons 42 km à Beuzeville, en Normandie, le 8 Décembre,  ce qui représente notre première rencontre avec la boue, sous toutes ses formes.
 
Notre plan, élaboré par Michel, que nous remercions encore une fois, débute officiellement  le 8 Janvier. Dans ce cadre, le 20 au matin, nous arrivons tant bien que mal à St Martin du Tertre, dans des conditions météorologiques extrêmes, pour participer à l’Ice Trail, 30 km courus dans plusieurs centimètres de neige. Merci James et Nicolas de nous avoir accompagnées.
 
Deux semaines après, le 3 Février, nous participons au Trail des Marcassins, 34 km courus cette fois dans la boue et la gadoue. Nous préférons la neige ! Les difficultés sont réelles, mais notre classement à l’arrivée nous confirme que notre préparation porte ses fruits.
Ensuite, les sorties longues s’enchaînent et s’allongent progressivement, pour culminer avec 42 km, deux semaines avant le jour J, soit plus de la moitié de l’objectif visé, ce qui nous rassure sur notre état de forme.
 
Merci James pour ta présence lors de ces sorties.
 
J  -7 : c’est  Michel que nous retrouvons, sur ses terres, pour une ultime sortie de 20 km à St Cucufa. Il nous donne de précieux conseils et nous rassure sur notre capacité à mener à bien cette aventure.
 
J -3 : la météo, très hivernale, ajoute une pression indéniable à ce défi. Nous savons que nous allons devoir à nouveau affronter la neige, la boue et le froid, éléments qui avaient compliqué notre préparation.
 
La course
Après avoir récupéré nos dossards le vendredi soir, nous nous retrouvons le lendemain matin dès 9 heures autour d’un solide petit déjeuner. Dernier contrôle des sacs, validé par James, qui hélas ne prendra pas le départ, puis nous prenons la route pour St Quentin avec Stéphanie, Jack and James.
 
Un froid glacial et une petite bise nous accueillent, nous gardons le sourire et rejoignons les autres membres du club, tous prêts à prendre le départ.
 
Midi, ça y est, nous nous élançons avec les 1586 autres coureurs. Notre objectif : rester ensemble, et éventuellement  rallier la Tour Eiffel en moins de neuf heures…..
 
Les 22 premiers km sont plats et roulants, comme c’était annoncé. Nous veillons à respecter une allure raisonnable, à savoir 5 :42/km en moyenne, la route sera longue, il ne faut surtout pas s’emballer. Sur cette partie du parcours, nous croisons trois fois Jack, James et Stéphanie, pour notre plus grand plaisir.
 
 
 
 
 
 
    
                                                                                            Au km 3
 

 
Après un arrêt rapide au ravitaillement de Buc, les difficultés ne se font pas attendre. Il faut négocier et enchaîner de vraies montées et de belles descentes dans la boue. Les quarante-deux kilomètres symboliques arrivent cependant assez vite, et nous sommes toujours en forme. Nous nous ravitaillons régulièrement, restons ensemble comme prévu, sans pour autant nous parler beaucoup. Les nombreux hommes que nous doublons nous encouragent.
Arrivée à Meudon, km 45. Nous rechargeons nos Camelbaks en eau, admirons la vue sur Paris puis repartons sans tarder.
 
Deux km plus loin, belle surprise, Jack, James et Stéphanie sont sur le bord de la route, préférant nous encourager et faire quelques foulées avec nous, plutôt que de regarder le rugby. Ils nous quittent assez rapidement cependant, afin d’aller nous attendre à Chaville, au km 55.
 
Nous poursuivons notre course en duo, toujours dans la boue des chemins vallonnés. Chaville s’impose comme notre unique objectif, la fatigue et la lassitude nous gagnent peu à peu. La pluie fait son apparition, nous en sommes à six heures de course et éprouvons le besoin de nous ravitailler de plus en plus souvent.
 
Chaville, enfin, km 55. Nos suiveurs sont là, ils nous attendent patiemment. Nous profitons de ce ravitaillement pour changer de chaussures, pour Katia, et de blouson et T-shirt pour Laurence. La soupe bien chaude, le fromage et les Tuc sont les bienvenus et nous réconfortent. James nous fait remarquer que nous perdons du temps, mais nous sommes fatiguées. Cette pause de 10 minutes, certes longue, nous permet malgré tout de repartir dans de meilleures conditions et de commencer à envisager l’arrivée avec certitude. La perspective de retrouver Michel, François, Nicoletta et Stéphanie T. nous aide à parcourir les 10 km nous séparant du dernier ravitaillement dans le Parc de St Cloud. Nous commettons hélas une erreur de débutants sur cette partie : nous sommes arrêtées par le service de  sécurité qui nous oblige à mettre nos frontales que nous aurions dû préparer à Chaville pour éviter cette perte de quelques précieuses minutes. Nous repartons et par deux fois, nous nous égarons légèrement.
 
St Cloud. Il fait désormais nuit noire, la pluie a redoublé d’intensité mais un formidable comité d’accueil nous fait oublier cette situation compliquée et nos visages s’illuminent. Michel, François, Nicoletta et Stéphanie T. sont là pour nous accompagner et courir avec nous sur la dernière partie du parcours ; sont présentes également Caroline Trochu, les sœurs et la maman de Katia, plus que trempées elles aussi.
 
Pause éclair pour attraper une soupe, échanger quelques mots, et nous voilà partis,  à six cette fois. Finir en moins de neuf heures est toujours possible ; nous ignorons notre fatigue et la tristesse des quais de Seine pour profiter de nos meneurs d’allure et nos jambes continuent de nous porter vers l’arrivée. Nous sentons qu’ils aimeraient bien que nous leur racontions nos 70 km précédents, mais il nous est difficile de parler. Toute notre force est utilisée pour courir sans faiblir.
 
La Tour Eiffel approche ; fatiguées mais heureuses nous profitons d’un regain d’énergie pour négocier les marches du Pont de Bir Hakeim. Quatre cents mètres devant nous, une minuscule Tour Eiffel rouge indique l’arrivée.
 
 
Main dans la main nous franchissons la ligne, sous les encouragements de nos amis et familles, accueillies comme des stars par Miguel, speaker très enthousiaste qui ne se lasse pas de prononcer plusieurs fois nos noms. Là, magnifique surprise, le chrono se dévoile : 8h52, objectif plus qu’atteint !
 
Merci à James qui nous avait soufflé 8h53 !
 
Merci à nos meneurs d’allure, nos familles et tous ceux qui nous ont encouragées pendant notre préparation, et le jour J, avec des textos et par la pensée.
 
Merci Michel, merci Miguel.
 
Nous pouvons maintenant ajouter « coureuses d’ultra » à notre palmarès!
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

 
Foulée Royale - 9 Juin
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