Mon premier trail

Par Romain Hude
 

Depuis 4 ans que je cours en club je ne m’étais jamais laissé aller à faire du trail. Trop long, trop loin, trop de cailloux, trop de boue…

Mais lorsque Stéphanie m’a parlé d’un petit trail sympathique, local, pas trop long et roulant (faudra qu’on en reparle, de cet adjectif) je me suis dit pourquoi pas.

Me voilà donc, en ce joli dimanche matin ensoleillé, à descendre la rue principale de cette bonne ville de Bouafle en direction de la place de la mairie. Je croise tellement de coureurs des Foulées que je me demande s’il reste du monde au camp des loges pour l’entrainement dominical de Miguel et Michel. Tout le monde grelotte en récupérant son dossard, puis tout le monde cherche les toilettes, et enfin tout le monde va s’échauffer.

Sur la ligne de départ je note que certains sont plus équipés que d’autres : Camelbak, GPS, chaussures spécifiques, manchons de compression, lunettes.

Tout ça doit bien avoir une utilité mais à ce moment-là je ne la connais pas.

J’ai le trac comme à un premier rendez-vous : je n’ai jamais dépassé 20km à l’entrainement et 21,1 en compétition. Alors les 24km qui m’attendent, avec en plus du dénivelé, me font un peu peur.

Je décide donc de partir prudemment, dans le fond du peloton. Je fais les premiers hectomètres avec Stéphanie (qui gagnera brillamment la course féminine) et Stéphane. Devant ça part très vite, d’autant que certains ne font que 12km. A la sortie du village je suis rejoint par Mickael. C’est un trailer aguerri et je sais qu’on a un niveau homogène : je lui emboite le pas. Il prépare le marathon de Berlin. Nous remontons ensemble une grosse partie du peloton, jusque dans les premiers chemins forestiers. Je me sens bien et j’oublie la prudence. Mickael est plus raisonnable et me laisse filer.

Je continue à doubler, en regardant les dossards pour savoir si ce sont des candidats au 12 ou au 24. Au 5ème kilomètre les routes se séparent, ça va simplifier les choses. 

La première grosse côte arrive et je l’avale en trottinant. A chaque fois que je rattrape un coureur je fais un bout de route dans sa foulée, à la recherche de la bonne allure, mais je finis par doubler.

Au 7ème kilo je rejoins un coureur qui semble avoir une allure qui me convient. Il s’appelle Jérôme et prépare la diagonale des fous le mois prochain. Ca calme ! A ce moment-là tout va bien. On papote et on avance à bonne allure. Il y a de très longues descentes sur ce parcours, et je ne peux pas m’empêcher de penser qu’il faudra tôt ou tard les compenser par de très grosses côtes. On verra bien.

Au ravitaillement de mi-course je me contente d’une demi-gorgée d’eau avalée en trottinant. Sans aucun doute une grosse erreur.

Juste après, Jérôme et moi revenons sur un fringant V2 prénommé Bruno. Nous allons faire les 5km suivants tous les 3.

C’est vers le 16ème kilo que ça se gâte. J’attrape un sérieux point de côté au-dessus de la hanche droite. Bruno en profite pour filer et je reste avec Jérôme. Le point de côté passe par moment, à force de me plier en deux et souffler comme un bœuf, mais ce n’est pas tenable sur le long terme. A ce moment-là nous sommes en 7ème et 8ème positions, d’après un spectateur.

Juste après Bazemont il y a la dernière grosse côte de la course. Je ne peux plus suivre mon joyeux camarade et le laisse filer. Je fais toute la montée en marchant, soufflant, plié en deux et appuyant sur ce foutu point de côté. Triste spectacle mes amis. Heureusement qu’il n’y a personne pour voir ça.

Les 4 derniers kilomètres sont déprimants : je suis absolument seul ! Je ne vois plus personne devant, à tel point que je me demande régulièrement si je suis sur la bonne piste. Un morceau de rubalise flottant au vent me confirme que oui. Je ne vois personne non plus derrière. C’est toujours ça !

A 1km de l’arrivée les encouragements des filles qui ont fait le 12km me remonte bien le moral. Merci mesdames !

J’ai soif, j’ai des crampes … Je comprends mieux l’intérêt de certains équipements maintenant. Un concurrent fini par me doubler, à 400m de l’arrivée. Je n’ai aucune force pour résister.

Je fini donc 9ème, dans un chrono inespéré vu la fin de parcours. Mickael arrive à peine une minute plus tard ; un peu plus et il me refaisait le coup du cross de Verneuil…

Mes camarades de route ont fait très fort : Bruno a fini 3ème au scratch et Jérôme 4ème. Chapeau les gars !

Je prends la route du retour avec plein de belles images en tête : la beauté du parcours, les encouragements, les copains du club, les camarades de circonstance, l’organisation impeccable.

Je pense que je serai là l’année prochaine, un peu mieux préparé (et équipé ?). 

 

Clin d'oeil à Romain, par Claude

 

 

 
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